Tag Archives: Littérature islandaise

« La lettre à Helga » de Bergsveinn Birgisson- Rentrée littéraire 2013

« La lettre à Helga » de Bergsveinn Birgisson- Rentrée littéraire 2013

images-45

Comme l’an dernier, je démarre cette rentrée littéraire 2013 par un roman d’un auteur islandais et comme l’an dernier je suis certaine d’avoir lu un futur grand succès que les hommes comme les femmes vont adorer et se conseiller chaleureusement les prochaines semaines.

Bjarni est un éleveur de brebis islandais arrivé à la fin de sa vie. Les quelques jours d’été qu’il va passer chez son fils, vont être l’occasion d’écrire une longue lettre bouleversante destinée à l’amour de sa vie, Helga, une éleveuse comme lui. Il revient sur leur histoire commune, leur passion contrariée et le mode de vie rural islandais .

Comme toujours dans les livres écrits par des islandais, la nature prend une place prépondérante et devient un personnage aussi important que le héros. Pour ceux qui connaissent l’Islande tout y est dans ce petit livre, la culture, l’histoire du pays, les références aux sagas, les descriptions des paysages.

La nature rude et implacable donne des hommes et des femmes à son écoute, en harmonie totale avec elle. Elle impose une solidarité entre les hommes et les femmes pour survivre. Comme décrit dans ce roman, la tradition littéraire, l’amour des livres est largement répandue en Islande même en zone rurale.

Mêmes les descriptions érotiques de ses amours avec Helga, souvent très crues, sont associées et comparées à la nature. Ce qui donne des pages superbes et très originales voire cocasses.

Cet amour impossible est l’occasion pour ce fermier, d’évoquer une réflexion philosophique sur la nature des liens des hommes avec leurs origines et leurs ancêtres dans une société de plus en plus urbaine où la consommation à outrance devient un signe de bonheur et où l’uniformisation des cultures est le quotidien.

Cet homme qui a du faire le choix de sa terre, de son élevage face à une vie facile mais sans âme en ville, se pose les bonnes questions sur une société islandaise à majorité rurale.

L’écriture est simple, belle, assez littéraire, magnifiquement poétique. L’auteur, né en 1971 est titulaire d’un doctorat en littérature médiévale scandinave, son grand-père était lui-même éleveur et pêcheur dans le Nord-Ouest de l’Islande.

L’histoire d’amour touchera chacun, ce livre réussit en 131 pages le défi de nous bouleverser et nous faire réfléchir.Un livre que je conseille avec force.

À LIRE et À CONSEILLER sans modération !

De plus, publié chez Zulma, la jaquette est comme toujours superbe.

Editions Zulma, Septembre 2013, 131P.

Note : 5+/5

photo

« L’Embellie » de Audur Ava Olafsdottir

« L’Embellie » de Audur Ava Olafsdottir

images-19
C’est l’histoire d’un road trip improbable d’une jeune femme de 36 ans qui vient d’être quittée par son mari et qui part, accompagnée du jeune fils de sa meilleure amie Tumi, 4 ans, sourd et presque aveugle, sur l’unique route autour de l’Islande vers l’est . Vers la recherche de son passé, vers la quête de sens de sa vie…
Elle, que son mari à quitté, entre autres parcequ’elle ne voulait pas d’enfants se retrouve à apprivoiser ce petit bonhome avec qui la communication est une gageure.
Cette femme, traductrice de métier, qui parle 11 langues, semble connaître des problèmes de communications avec ceux qu’elle aime…
Ce voyage autour de l’Islande en novembre sous une pluie constante est comme
une thérapie, une réflexion sur ce que doit être sa vie, sur ce qu’elle a été, ses traumatismes de l’enfance évoqués par touches elliptiques.
Impossible de parler de ce livre sans parler de la présence puissante de la nature.
Connaissant ce pays fascinant et étrange que j’ai eu la chance de visiter, ce livre prend une force d’évocation incroyable quand on connaît les paysages parfois lunaires de la lande islandaise.
Vous l’avez compris, j’ai adoré voyager avec ces personnage si sensibles, attachants et complexes dans ce pays fascinant…
Un dernier mot sur l’ecriture fluide et l’humour toujours présent de ce roman.
Encore un livre que je vais conseiller et offrir souvent cette année…

Editiions Zulma, 2012, 395p.

Note 5/5