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« Amants » de Catherine Guillebaud

« Amants » de Catherine Guillebaud

images-4Une éditrice parisienne mariée, mère d’une fillette et aimant son mari, tombe passionnément amoureuse d’un homme lui aussi marié et vivant à l’autre bout de la France.

Décrit de la sorte, le thème de ce roman est loin d’être original, mais plutôt un grand classique de la littérature. C’est sans compter avec l’écriture de Catherine Guillebaud, certainement puisée dans un vécu personnel, elle nous emmène avec précision dans tous les méandres de la folie amoureuse. Quiconque a vécu une passion amoureuse se retrouvera dans ces émotions et ces sentiments puissants provoqués par ce type de relation.

La culpabilité, la réflexion sur la fidélité, la perte de contrôle de ses actes, les angoisses quotidiennes du secret, tout est décrit avec force et une grand humanité à travers ces personnages dont on comprend très vite que leur destin, comme souvent avec les coups de foudre, sera sans avenir.

A travers un récit minutieux de ces quelques mois de rencontres, elle exprime avec des phrases simples mais qui nous projettent avec précisions dans tous les émois d’une relation adultère où aucun avenir n’est envisageable et où la violence sert d’exutoire à la frustration…

Je ne suis vraiment pas fan des romans ( autobiographiques ? ) français d’habitude, mais j’ai été très touchée par ce couple pour lequel on ne peut pas faire autrement que de ressentir une très forte empathie.

Editions du Seuil, 2002, 173p.

Note: 3/5

 

« L’homme vertical » de Davide Longo

« L’homme vertical » de Davide Longo

images-1L’histoire se déroule en Italie, en 2050 alors que toutes les institutions, la société et l’armée sont en déroutes. C’est le chaos, la violence et la haine de “l’étranger” qui règnent dans le pays.

Léonardo, écrivain et ancien professeur, vit reclus tout seul, dans la maison de son enfance isolée de tout, depuis qu’ un scandale a entaché sa vie publique.

Il ne voit plus ni son ex femme, ni sa fille adorée.

Il refuse de voir le délabrement de la vie autour de lui, les gens qui cherchent à fuir avant la fermeture des frontières et vit dans ses livres au jour le jour.

Soudainement son ex femme débarque chez lui avec sa fille et son beau fils pour les lui confier, le temps de trouver une solution, leur faire quitter le pays et les mettre en sécurité.

Après plusieurs années de séparation il retrouve une fille adolescente qu’il ne connait plus et un beau fils psychologiquement fermé avec des réactions étranges.

Les semaines passent et la mère ne revient pas, la situation sociale se dégrade, la violence augmente, la nourriture manque.

Il décide donc de partir avec les deux enfants afin de passer la frontière et retrouver la mère.

Le voyage devient vite un cauchemar où le pillage, la faim et les mauvaises rencontres emmènent les personnages face à eux mêmes et à la barbarie.

Léonardo qui n’a finalement toujours vécu qu’en intellectuel égoïste doit faire preuve de volonté et de créativité pour sauver ses enfants.

Le roman, d’une puissance, d’une violence incroyable amène les personnages au bout de l’horreur, cette déshumanisation de l’être humain quand les garde-fous de la société et la faim guident les actes.

Seuls quelques grandes âmes peuvent en réchapper et Léonardo à priori peu préparé à résister, va nous étonner.

Vous avez lu et aimé ” La route ” de Cormac McCarthy ? lisez vite ce roman paru dans la belle édition La Cosmopolite de chez Stock.

En ces périodes troublées économiquement et socialement où l’intolérance essaye de prendre le pouvoir, ce roman a des résonances angoissantes et provoque un coup de poing à l’estomac du lecteur qu’il n’est pas près d’oublier.

A lire d’urgence !

Editions La cosmopolite / Stock, 2013, 411p.

note : 5/5