« Le dernier homme de la tour » d’Aravind Adiga

« Le dernier homme de la tour » d’Aravind Adiga

images-26Ce roman raconte l’histoire actuelle d’une communauté d’hommes et de femmes vivant dans la quartier de Vakola à Mumbai ( anciennement Bombay) dans la célèbre résidence Vishram construite au début des années 60.
Grace à la construction de cette premiere résidence, ce quartier est sur la voie de devenir une banlieue convenable.
Cette résidence construite dans un quartier de bidonvilles et de taudis à proximité de l’aéroport est le symbole de l’accès à une propriété de qualité, de l’émergence d’une classe moyenne issue de toutes les communautés et dont la vie ensemble a un sens et une importance sociale primordiale . Comme le dit l’auteur, ” Un homme est ce que disent ses voisins. Dans les immeubles anciens, la vérité est un bien commun, un consensus d’opinions.” p307.
Cette résidence Vishram est composée de 2 tours, la tour A héberge les copropriétaires historiques de l’origine de la construction.
Ils forment une communauté d’intérêts et de relations sociales très poussée ou les relations humaines sont vitales , le désir de respectabilité à quasi remplacé le système de castes présent dans les campagnes.
Alors quand un promoteur immobilier arrive dans cette résidence pour proposer de racheter les 2 tours afin de les démolir et les remplacer par des immeubles de grand standing, tout l’équilibre sociale explose.
La compensation financière est importante pour tous les copropriétaires mais l’argent ne sera touché par chacun que si un accord à l’unanimité est trouvé.
L’appât de l’argent fait se disloquer l’intérêt commun pour une défense de ses intérêts propres. Petit à petit, et parfois sous la pression, tout le monde cède aux sirènes de la fortune excepté un homme, professeur à la retraite respecté, Masterji.
Toute la trame du livre tourne autour de ce combat entre les membres de cette communauté elle même, mais aussi entre cette classe moyenne et les représentants de la force de l’argent à tous prix, de ces promoteurs, sans scrupules qui transforment aujourd’hui le Mumbai d’autrefois en Bombay qui se veut devenir un petit New york.
Le combat de Masterji est touchant et symbolise le respect de valeurs morales et éthiques.
L’intérêt principal de ce roman est une description minutieuse, a travers les différents personnages, de l’évolution de la société de Mumbai dans son explosion architecturale.
L’écriture fouillée très imagée, permet de visualiser les scènes comme des tableaux impressionnistes, de sentir les odeurs, d’imaginer le grouillement de la foule .
J’ai beaucoup aimé ce livre pour cet aspect quasi documentaire de la vie à Bombay. Cet aspect là et seulement celui là, justifie la longueur du roman. Car sinon, en ce qui concerne uniquement l’histoire cela aurait pu être beaucoup plus court. J’ai failli abandonner à mi-chemin, l’objectif de cette chronique m’a obligée à poursuivre ma lecture et finalement je ne le regrette vraiment pas.
Un livre très intéressant que je conseillerai certainement.

Ed. Buchet Chastel, 589 pages, 2012.
Note: 4/5

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